R. SCHUMANN Le Paradis et la Peri op. 50
Carolyn Sampson, Peri
Christina Landshamer, Jungfrau
Wiebke Lehmkuhl, Der Engel
Maximilian Schmitt, Erzähler, Jüngling
Andre Schuen, Gazna, Ein Mann
Collegium Vocale Gent
Philippe Herreweghe, direction
Cette tournée est soutenue par la SPEDIDAM
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Inspiré par un poème de l’irlandais Thomas Moore, Le Paradis et la Peri, oratorio profane en trois parties de Robert Schumann, est un voyage, une aventure féérique et merveilleuse à travers les paysages, les parfums et les lumières de l’Orient. L'argument est celui d’une quête à la fois spirituelle et symbolique, il tient presque tout entier dans une phrase prononcée au début de l’œuvre par l'Ange qui garde les portes de l’Eden, à l'adresse de la Peri : « Fille […] belle mais pleine de péchés, […] dans le livre du destin sont gravés ces mots : "Que soit délivrée la Péri qui apportera devant ces portes éternelles le présent le plus cher aux yeux du ciel!" »
La Péri, créature féminine ailée de la mythologie persane, née d’un ange déchu et d’une mortelle, est donc en quête de sa rédemption. Les trois parties de l’œuvre la conduisent de l’Inde du tyran Ganza à la Syrie où un criminel verse des larmes de repentir à la vue d’un enfant en prière, en passant par l’Egypte, théâtre de l’agonie d’un jeune amant foudroyé par la peste et exhalant dans les bras de sa bien-aimée.
En mettant en musique cette légende, Schumann réalise le prodige de sublimer d’un seul geste créateur les passions et les émotions humaines les plus profondes d’un côté, et la beauté des paysages et des atmosphères de cet Orient rêvé de l’autre, sans jamais verser ni dans le sentimentalisme ni dans le pittoresque, l’œuvre formant un ensemble homogène et d’une constance d’inspiration prodigieuse. La distinction entre récitatifs, airs et chœurs s’efface ici au profit d’un flot mélodique quasi continu tissé autour de leit motivs préfigurant l’art wagnérien. Difficile d’expliquer, à l’écoute de ce chef d’œuvre, la traversée du désert de cette merveilleuse Péri, qui fut longtemps absente des salles de concerts après un succès retentissant à sa création à Leipzig en juin 1843, sous la direction du compositeur, et un accueil triomphal de l'Europe aux Etats-Unis, rendant à l’époque la notoriété de Schumann internationale.
Philippe Herreweghe poursuit ici, aux côtés de Carolyn Sampson dans le rôle titre et du Collegium Vocale Gent, son travail sur le répertoire de l'oratorio romantique allemand, après des réussites unanimement reconnues telles que ses enregistrements pour Harmonia Mundi des deux chefs d'oeuvres de Mendelssohn Elias et Paulus.