J. HAYDN Symphonie n°49 en fa m "La Passion"
L.v. BEETHOVEN "Le Christ au Mont des Oliviers" op.85
Eleanor Lyons, soprano
Sebastian Kohlhepp, ténor
Thomas Bauer, basse
Collegium Vocale Gent
Philippe Herreweghe, direction
Quelque part entre la Création de Haydn et Fidelio, sans vraiment ressembler ni à l’un ni à l’autre, Christus am Ölberge (Le Christ sur le Mont des Oliviers) est un ovni musical, dans l’œuvre de Beethoven tout au moins.
Écrit pour trois solistes (Jésus, ténor ; Séraphin, soprano ; Pierre, basse), chœur mixte et orchestre, il est coutume de l’appeler oratorio en dépit du traitement très lyrique, notamment du personnage de Jésus.
Composé en 1802, il est contemporain de la Deuxième Symphonie et du Troisième Concerto pour piano avec lesquels il fut créé au Theater an der Wien en 1803. Comme beaucoup d’œuvres beethoveniennes de cette époque, il porte l’empreinte des maîtres classiques, Haydn et Carl Philip Emmanuel Bach en particulier. Plusieurs auditeurs d’alors reconnurent dans le chœur final des passages de la Création.
Beethoven y dépeint les doutes et les craintes du Fils de Dieu, accablé de souffrances terrestres à l’heure de la mort, et glorifie la figure héroïque. La composition dramaturgique et musicale de l’œuvre où alternent solistes, duos, trios et chœurs, approche ici l’opéra, un an avant l’écriture de Fidelio. En ouverture, la Symphonie n°49 de Haydn, partition sombre et tumultueuse, installe un climat passionné qui ne se relâche jamais.