Orchestre des Champs-Elysées

Beethoven 250 #4 ANNULÉE

L.v. BEETHOVEN Symphonie n°2 en ré M op.36 
L.v. BEETHOVEN Symphonie n°5 en ut m op.67

Philippe Herreweghe, direction

Les célébrations par l'Orchestre des Champs-Elysées du 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven se poursuive par une grande tournée européenne en ce mois de novembre, qui le conduira dans quelques-unes des plus belles et prestigieuses salles d'Allemagne telles que la ElbPhilharmonie de Hamburg, la Philharmonie de Essen ou l'Alte Oper de Frankfurt, ainsi qu'à la Philharmonie du Luxembourg et au KKL de Luzern. Quelle parfaite manière de renouer avec nos fidèles partenaires européens en ces temps tourmentés!

« Le génie beethovénien a donné l’exemple de tous les dépassements et a si bien agrandi les formes traditionnelles qu’elles paraitront éternelles et capables de contenir toute invention musicale à venir». Ainsi le musicologue français Roland de Candé évoquait-il, non sans une certaine emphase, la transformation du langage musical et de ses formes à travers l'œuvre de Beethoven.

Les deux premières symphonies sont marquées par un héritage pluriel, celui que le protecteur des jeunes années à Bonn, le comte Waldstein, prophétise ainsi sur l’album du jeune Beethoven de 22 ans s’apprêtant à partir pour la capitale : « Recevez à Vienne des mains de Haydn l’esprit de Mozart ». La Deuxième Symphonie, au sublime mouvement lent, est encore une œuvre "d'héritages".

Entre ses deux premières symphonies et celles de l'après Testament d’Heiligenstadt (lettre bouleversante à ses frères marquant un tournant dans sa psychologie et dans son style), Beethoven développe à partir de l'Héroïque, et plus encore peut-être avec la Cinquième, un univers sonore inouï. Composée à partir de 1805, c'est à dire chronologiquement immédiatement après la Troisième, la Cinquième n'est terminée qu'en 1808 (la Quatrième ayant été écrite d'une seule traite dans l'intervalle) et créée le 22 décembre de cette même année au Theater an der Wien. Exprimant "le romantisme qui révèle l'infini" selon E.T.A Hoffmann, l'œuvre produit sur les auditoires d'alors un effet renversant. Berlioz rapporte dans la Gazette Musicale, lors d'un concert à Paris en 1834 : "L'auditoire, dans un moment de vertige, a couvert l'orchestre de ses cris... Un spasme nerveux agitait toute la salle". D'une puissance extraordinaire, jaillissant d'un matériau élémentaire d'une grande simplicité, tout en se renouvelant sans cesse, la Cinquième est devenue, au fil du temps, non seulement l'incarnation de son compositeur mais de la symphonie comme genre musical.

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