W. A. MOZART Concerto pour piano n°12 en la Majeur K. 414
F. SCHUBERT Quatuor n°12 en ut mineur D. 703 "Quartettsatz" (version pour orchestre à cordes)
L. v. BEETHOVEN / G. MAHLER Quatuor n°11 en fa mineur op. 95 "Serioso" (version pour orchestre à cordes)
Maude Gratton, pianoforte
Alessandro Moccia, violon et direction
Premier programme de la saison 2015-2016, Wien est résolument articulé autour de l'identité de l'Orchestre des Champs-Elysées. Il en est même une sorte de condensé. Et les nouvelles voies empruntées au gré des programmations (par exemple l'expérience Debussy de février 2016), si vitales dans le développement de l'orchestre, sont autant de ponts tendus vers des univers plus ou moins proches, à partir d'un même lieu imaginaire dont la matérialisation géographique pourrait bien être Wien.
Le « classicisme viennois » représente en musique une apogée de la pensée du Siècle des Lumières. Cet âge d’or musical, de Mozart à Schubert, accompagne les bouleversements historiques majeurs qui ont marqué le tournant du XIXème siècle. Le programme présenté, conçu autour de l’orchestre à cordes, met en exergue ce basculement. Le concerto de Mozart incarne une idée de perfection. Il appartient pleinement au XVIIIème siècle, tant par sa forme que par l’expression de sérénité qu’il dégage. A cette pureté stylistique, magnifiée par le dialogue avec le pianoforte, instrument soliste roi par excellence, s’oppose les deux œuvres de Schubert et Beethoven proposées en seconde partie. Ces pièces initialement conçues pour quatuor à cordes bousculent cet équilibre « classique ». Le Quartetto serioso de Beethoven notamment , œuvre visionnaire, appelle par sa puissance dramatique des forces orchestrales. C’est sans nul doute ce qui a convaincu le jeune compositeur et chef d’orchestre Gustav Mahler, futur maître de la grande symphonie, d’en réaliser 80 ans plus tard une transcription pour orchestre à cordes. Un regard rétrospectif qui traverse un siècle de musique romantique.