Orchestre des Champs-Elysées

BEETHOVEN EUROPEAN ARK IV

Sous le haut patronage de
Monsieur Emmanuel MACRON
Président de la République

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H. EISLER « Gegen den Krieg »
L. v. BEETHOVEN Symphonie n°9 en ré m op. 125

Eleanor Lyons, Sophie Harmsen, Benjamin Hulett, Ilker Arcayürek, Johannes Kammler
Collegium Vocale Gent
Philippe Herreweghe, direction

 

L’Orchestre des Champs-Elysées fête durant la saison 2024/2025 le bicentenaire de la création d’un des chefs d’œuvres universels de l’histoire de la musique, la 9e symphonie de Beethoven, devenue aujourd’hui hymne européen.

Une tournée évènement de 10 concerts, placée sous le haut-patronage de Emmanuel Macron, Président de la République, comme un manifeste pour la paix.

Pour célébrer cette œuvre et les valeurs qu’elle incarne, l’orchestre a conçu un programme musical qui met en regard la 9e de Beethoven avec une pièce a capella pour choeur écrite en 1936 par le compositeur autrichien Hanns Eisler sur un texte de Brecht : Gegen den Krieg (Contre la guerre).

Dans ce cadre exceptionnel, l’orchestre sera rejoint par dix jeunes musiciens formés dans les académies de notre programme européen NOE. De même pour notre chœur partenaire, le Collegium Vocale Gent qui accueillera au sein de sa formation dix jeunes chanteurs européens.

Chaque pays accueillant la tournée a également tenu à s’associer à cette célébration de l’Europe :
Les concerts en Allemagne seront placés sous le haut-patronage de Frank-Walter Steinmeier, Président fédéral d’Allemagne ;
Ceux en Belgique, placés sous le haut-patronage du Roi Philippe de Belgique ;
Et le concert au Luxembourg sera placé sous le haut-patronage du Grand-duc Henri de Luxembourg.

La « Neuvième », avec son finale avec choeur mixte et quatre solistes, ses proportions inouïes jusqu’alors pour une symphonie (plus d’une heure de musique) et sa facture révolutionnaire qui tétanisera la plupart des successeurs de Beethoven, occupe une place à part tant dans son oeuvre que dans l’Histoire de la musique. Sans parler de Brahms qui fut très longtemps inhibé par le corpus symphonique beethovenien, on pense ici à Schubert, Mahler, Bruckner (ces deux derniers ayant même laissé leurs Neuvièmes respectives inachevées).

Le temps de la composition s’étend sur plus de 10 ans, c’est à dire de 1812 (la période de gestation des Septième et Huitième symphonies), à sa création en mai 1824 au Kärtnertortheater.

Cette oeuvre monumentale porte en elle tout le paradoxe beethovenien. Celui dont les proches disaient qu’il semblait « affligé d’une tristesse incurable » et que son rire était « celui d’un homme qui n’était pas accoutumé à la joie », a nourri toute sa vie le projet de la célébrer. Dès la publication du texte de Schiller au début des années 1790 (Beethoven vient d’avoir 20 ans), il a déjà le projet de le mettre en musique. Et malgré sa tragique destinée qui le rendra au fil des années plus solitaire, sombre et misanthrope, l’idée ne le quittera pas. Cette inspiration inébranlable, empreinte d’une lumineuse espérance qui contraste tant avec la noirceur de son existence, dépasse le cadre de sa propre vie et de celle de ses contemporains, témoignant de la foi du compositeur dans l’avenir de l’humanité, dans son émancipation et sa félicité futures.

« Que des millions d’êtres, que le monde entier / se confondent en un même embrassement ». À ces vers de Schiller traduits par Berlioz font écho plus de cent ans plus tard le « Gegen den Krieg » (« Contre la guerre »), thème et variations pour chœur mixte a cappella (1936) de Hanns Eisler (1898 – 1962).

Beaucoup semble séparer ces deux compositeurs : le contexte historique, social, politique, l’esthétique musicale... Pourtant, à un siècle de distance, l’élève de Schoenberg, « compagnon de route » de Brecht et compositeur de musique de films à Hollywood partage avec Beethoven un même idéal de paix et d’harmonie entre les êtres humains.

Crédits photo: 
Taylor Smith