Orchestre des Champs-Elysées

Festival de Saintes 2017

W. A. MOZART Concerto pour piano n°23 en la M K. 488
W. A. MOZART Symphonie n°36 en ut M K. 425 "Linz"

Bertrand Chamayou, piano
Alessandro Moccia, violon et direction

 

H. WOLF Six lieder
G. MAHLER Lieder eines fahrenden Gesellen
J. BRAHMS Symphonie n°1 en ut m op. 68

Dietrich Henschel, baryton
Philippe Herreweghe, direction

 

Cette saison passionnante, qui a vu l’Orchestre des Champs-Elysées célébrer son quart de siècle aux côtés de ses partenaires de toujours et rayonner aux quatre coins de l’Asie, se conclut en beauté au Festival de Saintes, autour de deux programmes très différents, à l’image de la diversité de son répertoire.
 
Le premier concert, dirigé du violon par Alessandro Moccia, est exclusivement consacré à Mozart et c’est un immense plaisir de retrouver à cette occasion le merveilleux Bertrand Chamayou, après une première rencontre il y a quelques mois seulement, autour du concerto l’Empereur de L. v. Beethoven.
Sa technique souveraine, alliée à un engagement et à une intégrité stylistique sans faille, avaient alors conquis les publics de France, d’Italie et d’Allemagne. Il interprète cette fois le Concerto n°23 en la Majeur de W. A. Mozart. Composé en 1786, année d’effervescence créatrice, ce chef d’œuvre, ainsi que quelques autres des plus belles pages pour le piano de Mozart, naîtra alors que celui-ci termine les Noces de Figaro. Le mouvement lent, pure expression du génie mozartien, annonce déjà, par la profondeur du sentiment et la puissance expressive, les premiers chefs d’œuvre du romantisme.
La symphonie n°36 en ut M K.425, autre grande page des années viennoises composée en 1784, consacre Mozart comme maître de la symphonie et annonce ses quatre derniers chefs d’œuvres du genre : la symphonie Prague et le cycle des trois dernières symphonies. Elle est pourtant le fruit d’un tour de force inouï puisque composée par Mozart en quatre jours pour remercier son hôte lors d'une halte à Linz, dont elle gardera le nom.
 
Le second programme trace un itinéraire original et passionnant à travers le romantisme tardif allemand. Si le magnifique cycle des quatre Lieder eines fahrenden Gesellen de G. Mahler est un incontournable du répertoire pour voix et orchestre, la version orchestrée proposée ici d'une sélection de six lieder de H. Wolf sera pour beaucoup une merveilleuse découverte. Dans les deux cas, le baryton Dietrich Henschel est un partenaire rêvé. Lui qui a tant servi Schubert, Strauss, Alban Berg, a en effet toujours accordé une place privilégiée à la musique allemande des XIXe et XXe siècles. Il y excelle en faisant littéralement corps avec chaque note et chaque mot. Un interprète unique.
A cette première partie consacrée au lied, répond une deuxième purement symphonique. En 1876, Brahms créait sa première symphonie, en gestation depuis vingt ans, tant il était difficile pour un compositeur d’écrire une symphonie après la 9e de Beethoven. Son ombre plane sans conteste sur cette première de Brahms que le grand chef d’orchestre von Bülow n’hésita pas à surnommer la « 10e » de Beethoven !

Crédits photo: 
Marco Borggreve / www.dietrichhenschel.de