Orchestre des Champs-Elysées

Festivals d'été

L. v. BEETHOVEN Symphonie n°5 en ut mineur op. 67 (12 juillet)
L. v. BEETHOVEN Symphonie n°7 en la Majeur op. 92 (12 juillet)
J. BRAHMS Ouverture « Tragique » op. 81 (16 et 18 juillet)
A. BRUCKNER Symphonie n°6 en la Majeur WAB 106 (16 et 18 juillet)

Comme chaque été, l’Orchestre retrouve Saintes pour deux programmes au sein du Festival de Saintes. Véritable respiration musicale pour notre formation, l’édition 2016 s’articule autour de deux lignes de forces : une mise en lumière du « Beethoven Projekt » d’une part, puis une nouvelle Académie d’Orchestre conçue autour de Bruckner.

Notre premier rendez-vous avec le festival permettra au public de retrouver Philippe Herreweghe dans un des ses domaines de prédilection : les Symphonies de Beethoven.
L’étape saintaise se situe à mi-parcours dans le grand projet d’intégrale beethovénienne, qui se déploie sur plusieurs saisons. Après les deux premiers volets qui ont vu rayonner les cinq premières symphonies dans toute l’Europe (Genève, Vienne, Stuttgart, Munich, Francfort entre autres), le concert doublé du 12 juillet constitue une sorte de pivot. Il préfigure la seconde partie du parcours beethovénien qui conduira à l’achèvement l’intégrale présentée en mars 2017 à Paris. Une forme d’accomplissement pour fêter 25 ans de vie musicale pour l’Orchestre des Champs-Elysées, dont la collaboration avec l’Abbaye aux dames reste une des pierres angulaires.
Reprenant le modèle inauguré l’an dernier avec Wagner et Strauss, le second temps fort se construit en partenariat avec le Jeune Orchestre de l’Abbaye autour d’un monument du répertoire post-romantique : la Symphonie n° 6 d’Anton Bruckner.

Moins jouée, moins connue, et peut-être moins aimée que les autres symphonies de la maturité, la Sixième, composée entre 1879 et 1881, occupait dans le coeur du compositeur une place particulière. Die Keckste - la plus effrontée - l’avait-il baptisée.
Exception parmi les neufs, celle-ci n’a été ni triturée ni rapiécée au gré des conseils de l’entourage du maître. Elle y a probablement gagné en cohérence, en unité et en souffle. Si les deux mouvements extrêmes, intimement liés par leur matériau thématique, sont remarquables par la véhémence et la concision de leur forme et de leur contenu, ce sont les deux mouvements centraux qui forment le coeur de la symphonie, au propre comme au figuré.
Le sublime deuxième mouvement, essence de la Sixième, entre hymne intime et procession sacrée, est incontestablement l’une des pages les plus bouleversantes de toute l’oeuvre de Bruckner. Le scherzo, l’un des plus brefs du compositeur et peut-être le Keckste des quatre mouvements, constitue quant à lui un pivot dans le corpus symphonique brucknérien, à mi-chemin entre la 5ème symphonie, dont le thème est cité en sa partie centrale, et le scherzo de la 9ème, dont il annonce les rythmes et harmonies hallucinatoires.
On connaît l’attachement très fort qui lie Philippe Herreweghe à l’univers musical de Bruckner. Le festival de Saintes a par le passé été à maintes reprises le théâtre de mémorables premières pour l’orchestre dans ces répertoires. Dans notre panthéon symphonique brucknérien manquait encore la 6ème Symphonie. Plus pour longtemps.

Ce moment de partage avec ces jeunes musiciens au sein de notre orchestre se prolongera cette année dans un lieu magique aux résonances wagnériennes : le château de Louis II de Bavière à Herrenchiemsee.

Crédits photo: 
123RF/phaitoon