L. v. BEETHOVEN Symphonie n°4 en si b M op. 60
L. v. BEETHOVEN Symphonie n°7 en la M op. 92
Philippe Herreweghe, direction
La Quatrième symphonie en si bémol majeur op.60 contraste par sa légèreté, son raffinement, son humour, avec les deux monuments qui l’entourent que sont l’Eroica et la Cinquième. « Une menue dame grecque prise entre deux dieux nordiques » disait Schumann. Lorsque Beethoven entame sa composition en 1806, il vit un des moments les plus paisibles de sa vie. L’œuvre est le fruit d’une commande du comte Franz von Oppersdorff, parent du protecteur de Beethoven, le prince Lichnowsky. Alors que le comte séjournait à la résidence d'été de Lichnowsky, il put rencontrer le compositeur et entendit sa Deuxième Symphonie. Il l'aima tellement qu'il lui offrit une importante somme d'argent pour qu'il lui en compose une nouvelle. D’une forme plus « classique » que la Troisième, la Quatrième s’inscrit dans la continuité des deux premières symphonies, très marquées par l’héritage de Mozart et Haydn. Elle se conclue d’ailleurs par un jeu de cache-cache entre le basson solo et le reste de l’orchestre dont l’espièglerie et l’art de la surprise semblent tout droit sortie d’une symphonie de Haydn.
À la lumière radieuse de la Quatrième succède ici le tourbillon de l’« Apothéose de la Danse », selon les mots de Richard Wagner. Composée entre 1811 et 1812, la Septième symphonie est donnée pour la première fois le 8 décembre 1813 dans la grande salle de l’Université à Vienne. La création est un succès total : l’Allegretto est joué deux fois de suite tant le public est enthousiaste. Les premières esquisses de l’automne 1811 montrent un travail d’abord axé autour de motifs rythmiques. Ceux-ci forment la pierre angulaire de chaque mouvement, lesquels sont construits principalement autour d’une ou deux cellules spécifiques. Le « pôle de référence » est moins ici l’élément mélodique ou le timbre que la « configuration rythmique ». L’oeuvre est caractérisée par une grande vitalité et une dynamique quasiment ininterrompue, emportant l’auditeur, en particulier dans le final, dans un mouvement proche de la transe. Les cordes graves, dont Beethoven a exigé qu’elles soient étoffées et renforcées à la lumière des premières répétitions organisées dans les appartements de l’archiduc Rodolphe le 21 avril 1813, impulsent, comme autant de battements de cœur, l’énergie vitale de cette symphonie où le rythme est roi.