Orchestre des Champs-Elysées

SCHUMANN DVORAK

J.BRAHMS Ouverture "Tragique" op.81
R. SCHUMANN Concerto pour violoncelle en la m op. 129
A. DVORAK Symphonie n°7 en ré m op.70

Nicolas Altstaedt, violoncelle
Philippe Herreweghe, direction

C’est du Brahms ? Non c’est Dvorak… Cette Septième symphonie en ré mineur (1885) suit de près la création de la Troisième de son aîné et ami (1882) qui l’a indéniablement inspiré. Ce dernier tenait d’ailleurs cette Septième en haute estime.
L’omniprésent ré mineur sonne sombre, mystérieux, inquiétant. L’orchestration fait la part belle aux cordes graves, violoncelles en tête. L’atmosphère est peu bucolique ici, et l’inspiration folklorique d’autres œuvres se fait plus subliminale. La rigueur du cadre architectural « brahmsien » favorise quant à lui cohérence et unité malgré la profusion thématique. Décidément sous influence germanique, on croise le Wagner de Tristan dans le mouvement lent. Avant que Brahms revienne en force pour le Scherzo.
Malgré cela, un lyrisme apparemment sans limite, une utilisation caractéristique des bois, souvent chantants, parfois gazouillants, rappellent sans l’ombre d’un doute la paternité de ce chef d’œuvre.
Le son du violoncelle donnera décidément sa couleur et sa sombre chaleur à cette soirée qui débutera par le premier concerto romantique écrit pour lui : celui de Schumann. Créé en 1860, précédant ainsi ceux de Saint-Saëns, Lalo, et bien sûr de … Dvorak, il ouvre la voie tout en reléguant la virtuosité brillante au second plan. Écrit d’un seul geste en deux semaines, il allie grande beauté et fragilité, s’écoulant en trois mouvements ininterrompus, à l’image de l’élan qui lui a donné naissance.

Crédits photo: 
Arnaud Mesureur