Orchestre des Champs-Elysées

Herreweghe Beethoven

Projekt #2

L. v. Beethoven "Coriolan" ouverture op. 62 (sauf 04 et 05 mars)
L. v. Beethoven Symphonie n°4 en si b Majeur op. 60 (28 fév., 01, 04, 05 mars)
L. v. Beethoven Symphonie n°5 en ut mineur op. 67 (sauf 28 fév. et 01 mars)
L. v. Beethoven Concerto pour violon en ré Majeur op. 61 (02, 04, 05, 07 mars)
F. Mendelssohn Concerto pour violon en mi mineur op. 64 (27 fév., 06 mars)
W. A. Mozart Concerto pour violon n°3 en sol Majeur K. 216 (28 fév., 01 mars)

Isabelle Faust, violon (sauf 27 fév. et 06 mars) / Patricia Kopatchinskaja, violon (27 fév., 06 mars)
Philippe Herreweghe, direction

Suite de l'aventure beethovenienne, cet acte 2 hivernal du Herreweghe Beethoven Projekt conduira l'orchestre aux quatre coins de l'Europe, du Konzerthaus de Vienne (pour deux concerts) au Cankarjev Dom de Lubljana, de la Philharmonie de Munich à celle de Essen, solide résidence qui accueillera l'ensemble de l'intégrale sur deux saisons.

Entre ses deux premières symphonies et celles de l'après Testament d’Heiligenstadt (lettre bouleversante à ses frères marquant un tournant dans sa psychologie et dans son style), Beethoven développe à partir de l'Héroïque, et plus encore peut-être avec la Cinquième, un univers sonore inouï. Composée à partir de 1805, c'est à dire chronologiquement immédiatement après la Troisième, la Cinquième n'est terminée qu'en 1808 (la Quatrième ayant été écrite d'une seule traite dans l'intervalle) et créée le 22 décembre de cette même année au Theater an der Wien. Exprimant "le romantisme qui révèle l'infini" selon E.T.A Hoffmann, l'oeuvre produit sur les auditoires d'alors un effet renversant. Berlioz rapporte dans la Gazette Musicale, lors d'un concert à Paris en 1834 : "L'auditoire, dans un moment de vertige, a couvert l'orchestre de ses cris... Un spasme nerveux agitait toute la salle". D'une puissance extraordinaire, jaillissant d'un matériau élémentaire d'une grande simplicité, tout en se renouvelant sans cesse, la Cinquième est devenue, au fil du temps, non seulement l'incarnation de son compositeur mais de la symphonie comme genre musical.

Partenaire fidèle, Isabelle Faust retrouve l'orchestre autour d'un autre grand chef d'oeuvre du Beethoven trentenaire : le Concerto pour violon en ré M. Composition parfaitement contemporaine du reste du programme puisqu'elle prend place entre l'Héroïque et la Quatrième, le Concerto pour violon reçut longtemps un accueil mitigé dû à une relative économie de virtuosité comparé à certains autres opus un peu plus tardifs du XIXème siècle, comme ceux de Paganini. Il faut ajouter pour l'anecdote que l'oeuvre n'était pas vraiment née sous une bonne étoile : Franz Clément, violoniste vedette incontournable de l'époque, avait conditionné sa collaboration à cette création, d'une part au fait que le final devait être composé d'après un thème de son crû, d'autre part à ce que lui soit laissé le loisir, lors de la première, d'intercaler au milieu du concerto certaines de ses compositions, dont une qu'il interprétait le violon renversé et sur une seule corde... Malgré ces desideratas, la première représentation eut lieu le 23 décembre 1806, toujours au Theater an der Wien. Au delà de l'aventure tragi-comique de la création et de la frilosité relative de l'accueil, l'oeuvre, passée une traversée du désert, connut une longue et grandissante postérité et cette manière de ménager un véritable dialogue à égalité entre l'orchestre et le soliste suscita une descendance qui culmina quelques décennies plus tard avec le concerto pour violon de Brahms.

C'est Félix Mendelssohn qui ressuscita le concerto pour violon de Beethoven à Londres en 1844, cette fois sous l'archet de Joseph Joachim. C'est également en 1844 que fut créé le concerto pour violon en mi m de Mendelssohn, digne héritier de celui de Beethoven, d'une trentaine d'année son cadet, et qui figurera également au programme de cette grande tournée, interprété par Patricia Kopatchinskaja, autre partenaire privilégiée de l'orchestre avec lequel elle a gravé une version du concerto de Beethoven qui a fait date.

 

Cette tournée reçoit le soutien Voyages Internationaux de la SPEDIDAM

LA SPEDIDAM ets une société de perception et de distribution qui gère les droits des artiste sinterprètes en matière d'enregistrement, de diffusion et de réutilsation des prestations enregistrées.

 

 

Crédits photo: 
Michiel Hendryckx