Orchestre des Champs-Elysées

Hamlet

A. THOMAS « Hamlet » opéra en 5 actes

Stéphane Degout - Hamlet
Sabine Devieilhe - Ophélie
Laurent Alvaro - Claudius
Sylvie Brunet-Grupposo - Gertrude
Julien Behr - Laërte
Jérôme Varnier - Le Spectre
Kevin Amiel - Marcellus, Deuxième Fossoyeur
Yoann Dubruque - Horatio, Premier Fossoyeur
Nicolas Legoux - Polonius

Choeur Les Éléments
Louis Langrée - direction musicale
Cyril Teste - Mise en scène
Ramy Fischler - Décors
Isabelle Deffin - Costumes
Julien Boizard - Lumières
Mehdi Toutain-Lopez, Nicolas Dorémus - Vidéo

Nouvelle Production : Opéra Comique
Coproduction : Collectif MXM, Opéra Royal de Wallonie

La saison 2017 de l’Opéra Comique s’est conclue en apothéose par la production au succès retentissant du Comte Ory de Rossini, où Louis Langrée a littéralement transcendé l’Orchestre des Champs-Elysées. Les premiers pas de l’orchestre dans la fosse de Favart lors du Pelléas de Debussy en 2014 semblent maintenant bien loin. La nouvelle expérience très réussie du Comte Ory montre sa polyvalence incontestable. De quoi aborder fièrement le défi de cette fin d’année 2018 : le Hamlet d’Ambroise Thomas (1868). 

La polyvalence est certainement une des qualités requises pour rendre toute la puissance émotionnelle de la musique d’Ambroise Thomas tant, comme Gérard Condé, « on est parfois dérouté par le caractère instable de son écriture musicale, […] l’éclectisme d’une inspiration où cohabitent le chant orné à l’italienne, les formules typiques de l’opéra comique français et une assimilation de l’école germanique, autant d’atouts pour la vitalité scénique de ses ouvrages ». Une fois encore, Louis Langrée, qui remettra sur le métier un Hamlet maintes fois façonné, sera le guide et l’exégète idéal, donnant toute la cohérence et l’unité nécessaires pour que resplendissent les merveilles de l’œuvre.

Le livret de Barbier et Carré est tiré de l’adaptation de la tragédie de Shakespeare par Alexandre Dumas (1847) : Hamlet refuse d’assister au couronnement de son oncle Claudius. Celui-ci n’épouse-t-il pas la reine sa mère, veuve depuis peu ? Hamlet père semble déjà oublié à Elseneur, ce qui meurtrit plus le prince que sa propre mise à l’écart du trône. L’apparition du feu roi sur les remparts va le précipiter dans une quête destructrice de la vérité.
De l’adaptation de l’original par Dumas, Barbier et Carré firent un livret aussi romantique que spectaculaire, où Ophélie brille d’un éclat particulier.

Stéphane Degout est l’une des incarnations les plus vibrantes d’Hamlet. Sabine Devieilhe fait ses débuts dans l’extraordinaire rôle d’Ophélie et Cyril Teste met en scène, en images et en perspective cette métaphore du pouvoir du théâtre.
Le metteur en scène se confronte enfin ici à la figure d’Hamlet qui l’accompagne depuis longtemps, et tout récemment dans son spectacle Festen au sujet duquel il déclarait déjà : « J'ai créé une pièce dans une pièce : j'ai écrit Hamlet dans Festen […] je ne voulais pas créer un Festen bis, ou un Nobody bis [sa précédente performance filmique]. Par contre, un autre Hamlet, oui! Mon idée, c’est que sous le visage de Christian se cache un Hamlet contemporain, et que c’est cette histoire que l’on va raconter, en filigrane. Cette idée a été mon phare, je suis même allé jusqu’à emprunter des postures et des images d’Épinal, comme celle de la tirade To be or not to be ».

Crédits photo: 
123RF/zenina